

Ligue Europa: Tottenham domine Manchester United en finale et brise sa malédiction
Une longue attente qui prend fin, et un avenir qui s’éclaircit: en grande difficulté en championnat, Tottenham a mis fin à 17 ans de disette mercredi en remportant sa troisième Ligue Europa face à Manchester United (1-0) à Bilbao.
C'est un trophée salvateur, et peut-être bien plus que cela, que viennent de s'offrir les Spurs, 17e de Premier league et considérés chez eux comme un club d'éternels perdants.
Efficace, mais loin d'être brillant mercredi sur la pelouse du stade de San Mamés, la "cathédrale" de l'Athletic Bilbao, Tottenham a fait basculer sa saison catastrophique et réécrit l'histoire, le temps d'une soirée, en allant décrocher son premier titre majeur depuis 2008, et son troisième sacre en C3, après ceux de 1972 et 1984.
Fragilisé avant la rencontre, où il a dû essuyer de nombreuses questions sur son avenir, l'entraîneur australien Ange Postecoglou, qui avait rappelé qu'il "gagnait toujours quelque chose" lors de sa deuxième saison sur un banc, a tenu son pari.
Le coach d'origine grecque n'est, malgré ce succès, pas certain d'y rester pour la saison prochaine. Mais il demeurera, aux yeux des supporters des Spurs, le héros d'une odyssée sinueuse ayant ramené le club du Nord de Londres en Ligue des champions.
Manchester United, habitué ces dernières saisons à maquiller son spectaculaire déclin derrière des coupes (FA Cup, League Cup) qui lui permettaient de jouer la C3 même sans vraiment l'avoir mérité, ne disputera aucune compétition européenne l'an prochain, pour la première fois depuis 2014.
- Johnson, Van de Ven et Vicario héros des Spurs -
Il n'y a pas eu de miracle, à San Mamés, et les deux équipes n'ont pas retrouvé d'un seul coup le niveau attendu lors d'une finale européenne.
Au cours d'une première période hachée, les Spurs et les Red Devils ont en effet attaqué tour à tour, mais plus avec la peur de l’échec qu’avec une réelle volonté de faire basculer leurs destins.
Côté mancunien, c'est l'attaquant ivoirien Amad Diallo, 22 ans, qui a été le plus dangereux sur son aile droite: d'abord avec une frappe tendue qui a frôlé le poteau droit du gardien italien Guglielmo Vicario (17e), puis une série de feintes dévastatrices qui a donné le tournis au latéral de la Nazionale Destiny Udogie (30e), sans trouver de partenaire ensuite.
Privés de plusieurs joueurs offensifs (Maddison, Kulusevski, Werner) et sans leur capitaine Heung-Min Son, remplaçant au coup d'envoi, les hommes de Postecoglou ont eux souvent manqué de patience balle au pied, en tentant quasi-systématiquement de trouver le buteur anglais Dominic Solanke en déviation.
Mais ils ont, comme un symbole, trouvé la faille sur leur première réelle opportunité, lorsque le Gallois Brennan Johnson s'est arraché pour couper un centre du Sénégalais Pape Matar Sarr (42e, 1-0), bien aidé par la déviation involontaire de la main du Mancunien Luke Shaw.
La défense des Spurs a ensuite tenu bon en deuxième période face aux assauts des Red Devils, notamment grâce à un sauvetage miraculeux, jambe tendue, du Néerlandais Micky van de Ven devant Rasmus Hojlund (69e), et deux arrêts décisifs du gardien Vicario sur une frappe de l'Argentin Alejandro Garnacho (74e) et une tête de Shaw (90e+7).
Suffisant pour conserver leur avantage et écrire une page d'histoire qu'ils étaient pourtant prêts à arracher, dans quelques jours, au terme d'une saison qu'ils risquent de terminer au bord de la relégation en Championship, mais avec un trophée européen dans leur armoire.
D.Medina--GBA