Gazeta Buenos Aires - Santé mentale: nouveau panorama de la dégradation post-Covid en France

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Santé mentale: nouveau panorama de la dégradation post-Covid en France
Santé mentale: nouveau panorama de la dégradation post-Covid en France / Photo: MATTHIEU RONDEL - AFP/Archives

Santé mentale: nouveau panorama de la dégradation post-Covid en France

Davantage de pensées suicidaires chez les adultes, surtout les jeunes, plus de difficultés émotionnelles chez les enfants et adolescents: une nouvelle étude documente mercredi la dégradation de la santé mentale post-Covid, insistant sur le poids des discriminations ou des réseaux sociaux.

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Cet "état des lieux" s'appuie sur les derniers enseignements d'une enquête, EpiCov, menée en quatre épisodes pour suivre l’évolution de l’épidémie de Covid-19 et ses répercussions sur les conditions de vie et la santé.

Environ 64.000 personnes d'au moins 15 ans représentatives de la population vivant en France (hors Guyane, Mayotte et résidents en Ehpad ou prisons) ont été interrogées entre le printemps 2020 et l'automne 2022 pour cette enquête, élaborée par le service statistique des ministères sociaux (Drees) et l’Inserm, avec Santé publique France et l’Insee.

Le dernier volet montre une hausse des pensées suicidaires entre l'automne 2020 et l'automne 2022 (de 2,8% à 3,4%), bien plus prononcée chez les moins de 25 ans, et davantage encore chez les jeunes femmes (8,7%), résume la Drees.

Pour les syndromes dépressifs, le constat est mitigé.

D'un côté, un "léger recul" de leur fréquence, de 10,6% à 9,6%, entre 2021 et 2022, principalement lié à une décrue des syndromes légers. De l'autre, une stagnation des syndromes majeurs, qui touchaient 5,3% de la population à l’automne 2022.

Selon l'âge, la situation varie fortement. Pour les 15-24 ans, la prévalence des syndromes dépressifs est beaucoup plus élevée en 2022 que juste avant la pandémie -elle avait déjà fortement progressé entre 2014 et 2019.

A l'inverse, elle est repassée sous le niveau de 2019 pour les 35 ans ou plus, et même sous celui de 2014 pour les 65 ans ou plus.

Comme facteurs de risque, tous les types de discriminations (âge, sexe, origine, poids, handicap) sont associées à la présence d’un syndrome dépressif, de même que le fait de se définir homosexuel ou bisexuel, d’être exposé aux écrans plus de six heures par jour hors raisons professionnelles, de compulser les réseaux sociaux au moins une fois par heure, pointe l'étude.

Plus largement, les difficultés financières, l’isolement social et la maladie chronique sont très liés à la prévalence du syndrome dépressif.

Entre 2021 et 2022, les enfants et adolescents (5-17 ans), "plus particulièrement les filles", ont connu une hausse "significative" des difficultés émotionnelles, tristesse ou anxiété.

Quant aux soins de santé mentale, les généralistes sont moins consultés (-2 points en un an, à 5% des adultes), mais les spécialistes davantage, psychologues (+2 points à 6%) comme psychiatres (+1, à 3%).

Mais le niveau de non-recours aux soins est "préoccupant": environ la moitié des personnes avec des pensées suicidaires, plus de 60% de celles avec un syndrome dépressif majeur ou anxieux sévère.

R.Vargas--GBA