

EDF et l'Etat français se mettent d'accord sur le financement de la relance du nucléaire
EDF et l'Etat sont parvenus à un accord sur le délicat plan de financement du programme de relance du nucléaire, un sujet qui avait envenimé les relations entre l'ancienne direction du groupe et son unique actionnaire, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Le projet d'accord est "présenté ce jour au conseil d'administration d'EDF", a indiqué à l'AFP le ministère de l'Industrie et de l'Energie. Il sera ensuite soumis à la commission européenne.
L'accord est le fruit d'"échanges" menés entre l'Etat et EDF depuis le conseil de politique nucléaire réuni le 17 mars autour d'Emmanuel Macron qui avait défini les "grands paramètres" du financement de ce programme.
Celui-ci prévoit la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR2 dont une première paire à Penly (Seine-Maritime), puis à Gravelines (Nord) et au Bugey (Ain).
Le communiqué de l'Elysée de l'époque évoquait "un prêt de l'État bonifié couvrant au moins la moitié des coûts de construction" assorti d'un contrat sur la production nucléaire à un prix garanti par l'Etat de 100 euros maximum du mégawattheure (MWh) en euros de 2024. Si l'électricité d'EDF est vendue sur les marchés au-delà, EDF doit verser des recettes à l'Etat; en-dessous, c'est l'Etat qui compense EDF.
Cet accord intervient un peu plus d'un mois après l'arrivée du nouveau PDG Bernard Fontana, qui a remplacé Luc Rémont, congédié par l'Elysée au terme d'une série de désaccords avec l'Etat, notamment sur les modalités de financement de ce programme.
Sans rentrer dans les détails, Gwenaël Plagne, secrétaire du Comité social économique central d'EDF, a confirmé jeudi qu'une "entente" avait été "trouvée pour aller vers l'Europe et aller chercher ce modèle de financement", saluant une "avancée intéressante" au lendemain d'une rencontre avec Bernard Fontana.
La direction d'EDF de son côté n'a pas souhaité faire de commentaires.
Ce projet d'accord va désormais être notifié à la commission européenne "dans les prochaines semaines", selon le ministère de l'Energie.
Le feu vert de Bruxelles est crucial pour prendre la décision d'investissement sur le programme, une ultime étape attendue pour 2026 qui permettra d'engager les travaux.
Mais d'ici-là, EDF doit travailler sur la finalisation du devis et du calendrier des futurs réacteurs qu'il remettra à l'Etat à la fin de l'année 2025, avec l'objectif "que le programme nucléaire coûte un peu moins de 70 milliards d’euros", avait indiqué dimanche le ministre Marc Ferracci à La Tribune.
G.Blanco--GBA