Gazeta Buenos Aires - Néonazis, masculinistes: quatre membres des "Active clubs" en procès à Stockholm

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Néonazis, masculinistes: quatre membres des "Active clubs" en procès à Stockholm
Néonazis, masculinistes: quatre membres des "Active clubs" en procès à Stockholm / Photo: INA FASSBENDER, - - AFP

Néonazis, masculinistes: quatre membres des "Active clubs" en procès à Stockholm

Quatre jeunes hommes liés au mouvement suprémaciste blanc, masculiniste et néonazi des Active Clubs sont jugés à partir de jeudi dans la capitale suédoise pour avoir agressé des hommes d'origine étrangère.

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"Il s'agit d'actes de violence totalement non provoqués, motivés par la haine", souligne Gustav Andersson, procureur en charge de l'affaire qui les poursuit pour crimes de haine.

Lors des perquisitions, des carnets avec des croix gammées, des autocollants avec l'inscription "aimer la Suède, détester l'islam" ont été retrouvés, selon l'enquête préliminaire consultée par l'AFP.

En détention, l'un d'eux a gravé sur sa table l'insigne des SS ainsi que le nombre 1488, montre une photographie versée au dossier. Le 14 fait référence aux "Fourteen Words", littéralement quatorze mots, de l'idéologue suprémaciste blanc David Lane ("Nous devons assurer l'existence de notre peuple et un avenir pour les enfants blancs"), et le 88 signifie "Heil Hitler", H étant la huitième lettre de l'alphabet anglais.

Les quatre jeunes hommes, âgés de 20 à 23 ans, appartiennent à Aktivklubb Sverige, la branche suédoise du mouvement international des "Active clubs", structurés autour de petits groupes locaux et autonomes qui entraînent leurs membres aux sports de combat et promeuvent une idéologie suprémaciste blanche et de l'hyper-masculinité.

- Muscles, cagoule bleue et jaune -

"Les membres entendent reconquérir leur masculinité par la violence, une amélioration physique personnelle et la construction d'une fraternité solide où les hommes se soutiennent mutuellement", selon un document du Centre de lutte contre l'extrémisme violent (CVE).

Ils sont ensuite encouragés à exercer cette violence en dehors des salles de sport contre des "cibles" choisies: immigrés, féministes, juifs, communauté LGBT+, explique Expo, fondation de lutte contre le racisme spécialisée dans la violence de l'extrême droite suédoise.

Ainsi, le 27 août, vers minuit trente, les quatre accusés attaquent un homme en lui assénant plusieurs coups au visage avec un parapluie. Ils lui volent sa casquette et ses écouteurs, tout en hurlant des insultes racistes liées à sa couleur de peau.

Une dizaine de minutes plus tard, ils s'en prennent à un autre homme, d'origine syrienne, et le rouent de coups jusqu'à ce qu'il perde connaissance. Il subit une commotion cérébrale et plusieurs de ses dents sont cassées.

La violence continue dans une rame de métro, où trois des accusés frappent au visage et au corps un troisième homme. Sur les caméras de surveillance, certains d'entre eux apparaissent en train de faire des saluts nazis.

Le concept des Active clubs a été fondé par Robert "Rob" Rundo, en cavale en Europe pour échapper à la justice américaine après les émeutes de Charlottesville en 2017, auxquelles avait pris part son organisation néonazie Rise Above Movement (RAM).

Les adeptes se mettent en scène sur les réseaux sociaux, torse nu, exhibant leurs muscles et cachant leur visage derrière des cagoules aux couleurs de la Suède, portant une bannière noire à l'effigie de leur mouvement.

Ils entretiennent des liens très étroits avec leur homologues nordiques et baltes.

- "Locomotive de l'ultradroite" -

"La Suède est la locomotive de l'ultradroite nordique", explique à l'AFP Jonathan Leman, chercheur à Expo.

Particularité du pays scandinave sur la scène néonazie, ces groupes "sont dirigés par des personnes très jeunes", nés dans les années 2000 et qui recrutent encore plus jeunes qu'eux sur Tik Tok, parfois des garçons nés en 2011, avec pour but affiché de les former à la violence, dit celui qui a révélé en juillet l'appartenance à Aktivklubb Sverige du fils de l'actuel ministre des Migrations.

Après ces révélations, le ministre Johan Forssell avait déclaré qu'il ne démissionnerait pas et assuré qu'il ne savait pas ce que faisait son fils de 16 ans.

Les services de renseignements suédois, Säpo, ont mis en garde dans leur rapport 2024/2025 contre le risque de radicalisation des jeunes, fascinés par la violence et attirés par ces groupes d'extrême droite.

"Les Active Clubs de l'extrême droite violente constituent un phénomène en expansion en Europe", a relevé Fredrik Hallström, chef opérationnel cité dans le rapport.

Les quatre accusés rejettent les accusations et n'ont fait aucun commentaire lors des interrogatoires avec la police, selon l'enquête préliminaire.

Le procès débutera le 30 octobre à 09H15 et se poursuivra les 3 et 4 novembre.

X.Saavedra--GBA