Gazeta Buenos Aires - Les professionnels du tourisme inquiets de la suppression de jours fériés

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Les professionnels du tourisme inquiets de la suppression de jours fériés
Les professionnels du tourisme inquiets de la suppression de jours fériés / Photo: Bertrand GUAY - AFP/Archives

Les professionnels du tourisme inquiets de la suppression de jours fériés

"On a été un petit peu surpris...": les professionnels du secteur du tourisme ne voient pas d'un bon oeil la proposition de François Bayrou de supprimer deux jours fériés pour participer à l'effort budgétaire, car ils sont, selon eux, "très importants" pour l'activité du secteur.

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"Nous, on a été un petit peu surpris par l'annonce des jours fériés parce qu'on n'en avait pas entendu parler", explique à l'AFP Anthony Rambaud, gérant d'une crêperie à Saint-Malo, La Duchesse-Anne, et président des restaurateurs de l'Umih (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie) Bretagne.

"On a du mal à comprendre qu'on supprime des jours fériés comme ça, qui sont pour nous très importants pour notre secteur", ajoute-t-il.

Le Groupement des Hôtelleries et Restaurations de France (GHR), représentant 15.000 établissements, a été le premier à réagir en déclarant dès mardi soir qu'il "s'oppose fermement à cette décision, qui touche de plein fouet un secteur qui travaille précisément ces jours-là".

"Ces deux jours fériés représentent un surcroît moyen de 25% de chiffre d’affaires dans la restauration", selon le GHR.

Considérant que supprimer des jours fériés aidera à la fois économiser et à augmenter la production en France, M. Bayrou a suggéré par exemple de renoncer au lundi de Pâques et au 8-Mai, tout en se disant "prêt à accepter ou examiner d'autres" dates.

"Comme le Premier ministre l'a indiqué, cette proposition n'est pas figée dans ses modalités pratiques de mise en oeuvre et le gouvernement reste ouvert aux propositions des acteurs économiques comme des parlementaires", a défendu auprès de l'AFP la ministre du Tourisme Nathalie Delattre.

"Il est utile que les acteurs du tourisme formulent dans ce cadre des propositions qui seront attentivement examinées par le gouvernement", a-t-elle ajouté.

Hasard du calendrier, un conseil interministériel du tourisme doit se tenir à Angers jeudi prochain.

- "Entre 200 et 400 millions d'euros" -

"Selon la météo, car la fréquentation des ponts de mai est très dépendante de la météo, le manque à gagner varie entre 200 et 400 millions d'euros par jour férié supprimé", selon Didier Arino, directeur général du cabinet Protourisme.

"Le tourisme est l’un des rares secteurs qui tient bon", a réagi dans un communiqué le président du comité régional du tourisme Provence-Alpes-Côte d'Azur, François de Canson, "ce sont ces jours-là qui irriguent nos territoires, de nos villages à nos grandes stations balnéaires, de nos campagnes à nos sommets alpins".

Sur la côte de Nacre, à une vingtaine de kilomètres au nord de Caen, Mélissa Lambert, 29 ans, dirige deux restaurants à Luc-sur-Mer: la Maison Mer et l’Inéluctable. Elle s'inquiète d'un manque à gagner.

"Un jour férié, c'est un revenu important, c'est l'équivalent d'un dimanche. Il y a plus de touristes qui viennent sur la côte, et surtout les Parisiens", dit-elle.

Pour Didier Arino, ces ponts de mai "lancent la saison touristique" et supprimer deux jours fériés "concentrera aussi la fréquentation sur les ponts restants" alors même que "le discours actuel" du gouvernement est de vouloir mieux étaler et réguler la fréquentation touristique pour éviter le surtourisme, ajoute-t-il.

"Ça aura une conséquence directe de montée des prix, puisqu'on va concentrer en fin de compte l'activité sur une période plus courte", abonde Jean-Virgile Crance, président de la Confédération des Acteurs du Tourisme (CAT).

Donc "cela va à l'encontre de la gestion des flux", ajoute-t-il, soulignant que "plus de 70% de l'activité touristique française est faite par les Français, c'est un tourisme domestique".

Toutefois, selon les années, la suppression de tel ou tel jour férié aurait un impact plus ou moins lourd, concèdent les professionnels: cette année les 1er et 8 mai tombaient un jeudi, en 2026 ce sera un vendredi, une aubaine pour les "ponts". A contrario, "un 8 mai qui tombe en pleine semaine, pour nous, ça ne change pas grand-chose", reconnaît Mélissa Lambert.

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