Gazeta Buenos Aires - Les métallos de Novasco fixés lundi sur leur sort

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Les métallos de Novasco fixés lundi sur leur sort
Les métallos de Novasco fixés lundi sur leur sort / Photo: Jean-Christophe VERHAEGEN - AFP/Archives

Les métallos de Novasco fixés lundi sur leur sort

Le tribunal de Strasbourg scelle lundi matin le sort de l'aciériste en déroute Novasco (ex-Ascometal) et ses 700 salariés, avec comme plus probable scénario une reprise à minima accompagnée d'une lourde casse sociale dans un secteur sinistré.

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Le jugement doit être annoncé lors d'une audience de la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Strasbourg qui s'ouvre à 9h00.

A la même heure, une assemblée générale est prévue à l'aciérie mosellane d'Hagondange, plus grand site du groupe avec 434 salariés, "pour discuter et voter des actions", indique Yann Amadoro, délégué syndical CGT, à l'AFP.

Car depuis mercredi, ils savent que c'est fini: l'offre favorisée, déposée par un consortium d'investisseurs réunis autour de Julien Baillon, à la tête de la PME ardennaise Métal Blanc, ne porte que sur l'acquisition de l'usine de Lefrinckoucke, près de Dunkerque, avait indiqué mercredi l'un des avocats du Comité central d'entreprise, Laurent Paté à l'issue d'une audience à huis clos du tribunal.

Les trois autres sites à Saint-Etienne, Custines (Meurthe-et-Moselle) et Hagondange (Moselle) seraient ainsi promis à la liquidation.

Sur un effectif total actuel de 696 salariés, seuls 144 salariés à Lefrinckoucke conserveraient leur emploi, selon M. Amadoro.

L'autre candidat, l'industriel français Europlasma, proposait de reprendre tous les sites de Novasco, mais au prix de licenciements massifs à Hagondange où seuls 75 emplois auraient été sauvés sur 450. Son dossier a toutefois "présenté des faiblesses", selon Me Paté.

- "Voleurs" -

Novasco, qui fabrique des aciers spéciaux, notamment pour le secteur automobile, en est à son quatrième redressement judiciaire depuis 2014.

Ses déboires ne sont pas uniques en Europe, où l'industrie sidérurgique multiplie les plans de licenciements, souffrant entre autres de la concurrence chinoise, des coûts élevés de l'énergie, ainsi que des difficultés des constructeurs automobiles, gros consommateurs d'acier.

L'épilogue est particulièrement douloureux pour les métallos de l'usine de Moselle et tout le département déjà durement éprouvé par la désindustrialisation.

Vendredi déjà, près de 200 d'entre eux se sont mobilisés sur place, brûlant des pneus avant de lancer une opération escargot sur l'A31 entre Metz et le Luxembourg.

Des croix jaunes et rouges étaient posées contre le mur de Novasco à Hagondange, avec des pancartes où on pouvait lire "Voleurs", "Menteurs" ou "Que fait l'Etat".

Les salariés se battent désormais afin obtenir des conditions de départ améliorées.

L'espoir -ténu- d'une nationalisation s'est envolé après une rencontre jeudi des syndicats avec le ministre délégué à l'Industrie Sébastien Martin qui s'est selon eux montré peu encourageant sur ce point.

- Non-sens -

"Le ministre a rappelé qu'il était en contact avec l'actionnaire", le britannique Greybull, "et réitéré son souhait que le site ne soit pas démantelé et, s'il venait à être liquidé, reste prêt à accueillir un site industriel rapidement", a déclaré son entourage. 

Mais les représentants du personnel ne se font aucune illusion sur une éventuelle contribution financière de ce fonds d'investissement qui n'a déjà pas tenu ses engagements pris lors de la reprise du groupe en 2024.

"Le ministre a dit qu'il revenait vers nous lundi ou mardi, mais tout le monde a bien compris qu'il y a peu de chance qu'il revienne avec un chèque de Greybull", a dit M. Amadoro vendredi.

Le britannique n'avait injecté que 1,5 million sur les 90 millions d'euros promis, tandis que l'Etat avait rempli globalement son engagement d'investir 85 millions, selon les syndicats.

Pour eux, la disparition de l'aciérie électrique de Moselle s'apparente à un "non-sens écologique et stratégique" dans un secteur où il est difficile de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

X.Saavedra--GBA