

Les Colombiens ont dit un dernier adieu au candidat présidentiel assassiné
Famille, amis et personnalités politiques ont assisté mercredi à Bogota aux funérailles du sénateur et candidat conservateur à la présidence Miguel Uribe, mortellement blessé par balles en juin, a constaté l'AFP.
Miguel Uribe Turbay, favori de la droite en vue de la présidentielle de 2026 en Colombie, avait été atteint par deux balles à la tête par un tueur à gages âgé de 15 ans alors qu'il prononçait un discours dans la capitale, le 7 juin.
Il est mort lundi des conséquences de ses blessures, un assassinat qui ravive le souvenir des années 1980 et 1990, quand cinq candidats à la présidence colombienne avaient été assassinés.
Parallèlement, le président de gauche Gustavo Petro a annoncé avoir dû dépêcher mercredi un hélicoptère pour secourir un député conservateur, Julio Cesar Triana, ciblé par une tentative d'assassinat alors qu'il circulait dans la région de Huila (sud).
Au moins 74 candidats à des élections ont été assassinés en Colombie entre 2016 et 2024, selon l'organisme indépendant Indepaz.
"Je tiendrai ma promesse de donner à Alejandro et aux filles une vie pleine d'amour et de bonheur, sans haine et sans rancune", a déclaré lors des funérailles, à propos de ses enfants, l'épouse de Miguel Uribe, Maria Claudia Tarazona, estimant que la Colombie vivait l'un des "jours les plus sombres" de son histoire.
Petit-fils de l'ancien président Julio César Turbay (1978-1982), Miguel Uribe, 39 ans, était le fils de la journaliste Diana Turbay, enlevée sur ordre de l'ex-baron de la drogue Pablo Escobar et tuée lors d'une opération de police pour sa libération.
"Il y a 34 ans, la guerre m'a pris celle qui était mon épouse (...) J'ai dû annoncer à un enfant de seulement quatre ans, avec toute la douleur de mon âme, l'horrible nouvelle de l'assassinat de sa mère (...) cette violence absurde m'enlève également ce même enfant", a déclaré son père Miguel Uribe Londoño.
Plusieurs centaines de personnes s'étaient auparavant inclinées, pour le troisième jour consécutif, devant le cercueil de Miguel Uribe placé dans l'enceinte du Parlement.
Le président Petro et les membres de son gouvernement avaient indiqué qu'ils n'assisteraient pas aux funérailles à la demande des proches du défunt.
"Nous respectons simplement la famille et évitons que les funérailles (...) soient récupérées par les partisans de la haine", a écrit M. Petro sur X.
Six personnes en lien avec cet assassinat ont été arrêtées, dont le tireur. Les autorités désignent la dissidence des Farc "Segunda Marquetalia" comme commanditaire.
P.Pereyra--GBA