

Crash du Boeing 787 d'Air India: des familles se plaignent d'un manque de soutien
Des familles des 279 personnes décédées dans l'accident du Boeing 787 d'Air India, dans le nord-ouest de l'Inde, attendaient désespérément dimanche à Ahmedabad, dans le nord-ouest de l'Inde, que les corps de leurs proches leurs soient rendus.
Imtiaz Ali, qui a donné dès le jour du crash, jeudi, un échantillon ADN pour que le corps de son frère Javed soit identifié, est sans nouvelle des autorités hospitalières.
Seulement 32 personnes avaient été formellement identifiées dimanche à partir de l'ADN de leurs proches.
Seul un passager a survécu parmi les 242 personnes à bord du Boeing 787 d'Air India lorsqu'il s'est écrasé jeudi au décollage d'Ahmedabad, selon le dernier bilan publié samedi.
Trente-huit habitants de la ville ont par ailleurs péri au sol quand l'appareil a explosé dans une boule de feu orange sur un quartier de la ville.
"Air India m'a contacté seulement hier", a expliqué dimanche après-midi M. Ali à l'AFP.
Son frère est décédé dans l'accident aux côtés de son épouse et de leurs deux enfants.
S'il comprend que l'identification des corps nécessite du temps, il ne comprend pas l'absence de soutien de la compagnie aérienne.
Dimanche soir, Air India a affirmé sur X "avoir établi un contact avec les proches et les familles de tous les passagers et membres d'équipage".
Selon la compagnie plus de 400 membres de famille sont arrivés à Ahmedabad et sont assistés par nos équipes sur le terrain, précisant qu'un soignant a été affecté à chaque famille.
Campbell Wilson, PDG d'Air India, a publié samedi un message vidéo sur X, affirmant que "plus de 200 aidants formés sont désormais en place, chaque famille s'étant vue assignée une aide dédiée ainsi qu'un accès au soutien psychologique et à d'autres services".
Alors que des obsèques ont déjà eu lieu, la majorité des familles attendent que le corps de leurs proches leur soit rendu après avoir été formellement identifiées à partir de l'ADN de leurs proches.
- "Que va-t-il se passer?" -
Rinal Christian, 23 ans, en larmes, tout comme de sa mère et sa grand-mère, dans leur modeste maison, ne cache pas son amertume.
Son frère Lawrence Christian, un trentenaire, faisait partie des passagers du Boeing787 d'Air India devant reliant Ahmedabad à l'aéroport londonien de Gatwick.
"Nous avons donné l'échantillon ADN, et même quand nous sommes allés là-bas (à l'hôpital), ils ont dit que cela prendrait 48 heures. mais cela fait quatre jours et nous n'avons reçu aucune réponse".
La famille s'est rendue à l'hôpital 2 ou 3 fois, mais est revenue sans aucune réponse, explique-t-elle à l'AFP.
"Ils continuent à nous dire qu'ils appelleront", affirme cette étudiante pour qui son frère était, après le décès de leur père le 29 mai, désormais le seul à pouvoir subvenir aux besoins de la famille, sa mère ne travaillant pas.
Le groupe Tata, propriétaire de la compagnie, a indiqué pour sa part qu'il débloquerait une aide financière de 110.000 euros pour les familles de chaque victime mais Rinal Christian n'a pas eu de nouvelles de la compagnie aérienne.
Lawrence Christian vivait avec sa femme à Londres et travaillait chez Amazon. Il était venu à Ahmedabad après le décès de leur père le 29 mai.
"Que va-t-il se passer maintenant?", s'interroge-t-elle désespérée, sans pouvoir retenir ses larmes.
Suresh Patni, chauffeur à Ahmedabad, attend également que le corps de son fils soit identifié.
Au moment de l'accident, Suresh venait juste de déposer l'adolescent au stand de thé que tenait son épouse, qui grièvement blessée, est toujours hospitalisée.
"Si ma femme découvre (la mort de notre fils), elle ne pourra pas le supporter. Elle a de graves problèmes nerveux à cause des brûlures, et si elle commence à pleurer, cela pourrait entraîner des complications".
"J'ai déjà perdu un enfant, je ne peux pas risquer de la perdre elle aussi".
D.Medina--GBA